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Arrivée des générations Y et Z, comment affirmer son leadership ?

Par Sophie Martin-Monier coach de dirigeants, cabinet Grandir

Non seulement, l’entreprise va devoir faire face à la « share economy » et aux modèles disruptifs comme Blablacar, Airbnb ou Uber, mais elle doit aussi revoir son organisation pour intégrer les nouvelles générations Y et Z, dont les comportements et exigences évoluent significativement.

Le directeur financier, au cœur des profondes transformations, doit ajuster son leadership pour répondre aux attentes et aux besoins des nouvelles générations de collaborateurs. 

Génération Y : donner du sens et de la reconnaissance

Agés de 18 à 35 ans environ, successeurs de la géné- ration X qui elle-même suit les « baby-boomers », ces enfants du digital et de l’intercon – nexion, avec deux oreilles casquées, n’ont connu que la crise et sa précarité. Ils sont pourtant mieux éduqués que leurs aînés et font en moyenne trois années d’études de plus qu’il y a 30 ans. Bref des jeunes surdiplômés… mais au chômage ! Génération désenchantée mais pas apathique, elle casse les codes et a un rapport méfiant vis-à-vis de l’autorité, voire un rapport décomplexé. Lucides, les jeunes de la génération Y savent que leur vie professionnelle sera faite d’une succession de « jobs » dans au moins 8 à 12 entreprises et avec 4 ou 5 métiers différents. Par leur connexion permanente, la frontière personnelle et professionnelle est beaucoup plus floue. Car avant tout, ils cherchent leur épanouissement personnel dans un équilibre vie professionnelle / vie privée. Multitâches, et dans l’instantané, ils ont besoin d’une reconnaissance immédiate de leur performance.

Génération Z : privilégier la cohérence et l’exemplarité

Agés de moins de 18 ans, la génération Z est hyperconnectée, libre, avec un smartphone comme troisième main. Les nouvelles technologies font partie de leur ADN. D’après Didier Pitelet, dans son livre « Le prix de la confiance », c’est une génération qui sera difficile à manager. Née dans un monde dur, elle devra probablement, pour survivre, avoir plusieurs jobs en même temps, indépendants ou salariés. Habituée à une société dont le discours est souvent en décalage avec la réalité, elle va demander des preuves de l’engagement de l’entreprise et de la cohérence dans son discours par, notamment, son exemplarité.

La génération Z est hyperconnectée, libre, avec un smartphone comme troisième main

Habituée au partage pour des raisons économiques notamment, elle sera prête à jouer collectif si les règles sont claires, partagées et appliquées. Si la génération Y recherchait du sens à son travail, la génération Z veut aussi du plaisir.

Le directeur financier nouveau : agile et collaboratif

A l’instar des organisations, le directeur financier doit être plus agile, dans un environnement moins hiérarchique, en mode plus « râteau ». Il doit laisser plus de liberté, laisser se développer le collaborateur tout en orchestrant un vivre ensemble intergénérationnel… et en gérant les objectifs. Pour comprendre les projets, les besoins de chacun, leurs spécificités, il doit être à l’écoute et envoyer les signes de reconnaissance attendus. Gardons en mé- moire le ratio de Losada : trois compliments pour un reproche !

Pour motiver, le directeur financier doit pouvoir mettre en perspective la contribution du salarié par rapport à l’avancée de l’entreprise. Plus collaboratif, il doit lui transmettre les valeurs de façon différente. Parce qu’elles remettent davantage en cause que les générations précédentes, le directeur financier et les différents managers doivent évoluer. Là où les salariés s’adaptaient à une entreprise, aujourd’hui ce sont à eux de s’adapter aux nouveaux salariés. Ajusté positivement aux changements, en vous appuyant sur vos ressources, vous abordez beaucoup plus sereinement et en utilisant beaucoup moins d’énergie, les évolutions inéluctables de votre entreprise et de vos collaborateurs.