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Comment l’intelligence artificielle pourrait-elle impacter l’accompagnement de type coaching ?

Le point de vue de Marc de Forsanz 

L’Intelligence Artificielle Générative est apparue au grand public en novembre 2022, avec le lancement de ChatGPT 3.0, par la société OpenAI. Ses algorithmes permettent de générer du texte, de la vidéo et du son avec une qualité chaque jour grandissante et quasi instantanément. Cette Intelligence Artificielle va ainsi avoir un impact sur le coaching, en améliorant notamment son accessibilité et son efficacité. Elle présente cependant des limites.

 

Un coaching plus accessible et plus personnalisé grâce à l’Intelligence Artificielle Générative

Une étude menée par la société de coaching Better Up indique que « 20% des répondants ne sont pas prêts à aller voir un coach humain mais parleraient à une I.A.”. C’est dans cette optique que sont apparus les premiers prototypes de coachs professionnels, basés sur l’IA. Ainsi AIMY, développée par la société CoachHub, est entrainé pour interagir comme un coach humain. Il repose sur la dernière version de ChatGPT, utilisée via une interface de communication (API). Pour l’instant ces coachs numériques autorisent des échanges simples. Ils sont loin de prendre en compte les réactions émotionnelles et les signaux non verbaux.

L’I.A. générative peut également être utilisée pour collecter et analyser les données de séances de coaching. Elles vont permettre d’identifier différents profils de « coachés », leurs attentes, leurs forces et leurs points à améliorer. Elles peuvent ensuite alimenter des modèles algorithmiques et créer un plan d’accompagnement personnalisé, répondant aux besoins spécifiques de chaque coaché.

L’I.A. ne remplacera jamais la force de la relation humaine

Les grands modèles de langage (LLM), comme ChatGPT souffrent d’un certain nombre de lacunes pour le coaching. La première consiste dans la capacité à les alimenter en données suffisantes et de bonne qualité. Cela implique qu’un certain nombre de « coachés », devront autoriser l’utilisation des données générées pendant leur séance de coaching. Nous touchons ici au respect de la vie privée, sur des sujets souvent sensibles.

D’autre part, ces algorithmes souffrent encore « d’hallucinations ». En effet, ils génèrent des réponses parfois fausses et ne sont pas fiables à 100%, comme pourrait l’être un tableur pour un calcul financier. Leurs réponses doivent être contrôlés par un être humain, ce qui est totalement inenvisageable dans le cas d’un dialogue en temps réel entre un coach numérique et un coaché. D’autre part, ces algorithmes peuvent également comporter des biais, si les données ayant servi à l’entrainement de ces modèles ne sont pas statistiquement représentatives de la variété des profils de coachés (hommes, femmes, début de carrière, milieu de carrière…).

Enfin, la grande majorité des coachés recherchent avant tout une relation et une compréhension humaines. Une séance de coaching intervient souvent dans une période de doute, d’interrogation parfois de passage difficile dans sa vie.

L’I.A. ne va pas remplacer le coach humain. Elle va attirer des cibles plus jeunes, moins réticentes à engager un dialogue avec un coach numérique, dans les premières étapes d’un coaching. Elle apportera de nouveaux outils, en créant des tableaux de bord personnalisés, basés sur les compétences recherchées ou à améliorer. Elle permettra également d’offrir une disponibilité 24h sur 24 et 7 jours sur 7 pour accéder par exemple, à un point d’étape sur son coaching, via un coach virtuel. Ces évolutions nécessiteront l’accès à de grandes quantités de données, engendrées par des séances de coaching.

Marc de Forsanz

Marc de Forsanz : Marc a occupé des fonctions Marketing et Commerciales en Grande Consommation (Nestlé, Saint Louis Sucre) et dans le secteur des produits High Tech (Sony, Toshiba). Après avoir suivi une formation de Data Scientist, il a cherché à associer son expertise Marketing à la Data et à l’Intelligence Artificielle. Il a rejoint la Business Unit « Data et Intelligence Artificielle » de Capgemini pour développer, au niveau global, le portefeuille d’offres sur les fonctions Marketing, E-Commerce, Service Client, Points de Vente et Commercial. Il est diplômé de l’Executive MBA d’HEC, de l’Institut Supérieur de Gestion et titulaire d’un Master à SudTélécom Paris.