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Décider de devenir un « manager positif »

Par Blanche Berthon

Le management positif, une belle utopie irréalisable dans le monde actuel ?

À en croire nombre d’articles sur le sujet, devenir un manager positif est à la portée de chacun. Il suffit de pratiquer l’écoute, de faire preuve de pédagogie, d’être plus transparent, de favoriser les échanges pour créer un lien de confiance … Pourtant les indicateurs RPS (Risques Psycho-Sociaux) poursuivent leur croissance, la pression ne diminue pas, les évènements incertains et fluctuants s’accélèrent, semblant enfermer les décideurs impuissants dans des comportements répétitifs, inefficaces parfois disproportionnés.

Serait-ce l’apanage d’une catégorie limitée de personnes d’être un manager positif ?

Devenir manager positif, est-ce un chemin ou un résultat ?

Le manager en quête de résultats rapides peut s’essayer aux outils du management positif. Il est cependant probable que ses attentes soient déçues et qu’il en retire surtout incompréhension, démotivation, voire burn-out, ou explosions émotionnelles. Le dilemme entre faire et être est-il réconciliable ?

Le psychologue humaniste Carl Rogers soutient que c’est l’accueil et la bienveillance inconditionnels qui permettent à l’homme de se dépasser. Autrement dit, le management positif révèle sa puissance lorsqu’il est animé par la bienveillance. Celui qui prend le temps de connaître sincèrement chaque membre de son équipe, qui veille à leur bien tout en gardant le cap économique de l’entreprise, crée la confiance, moteur de la motivation !

« C’est à moi de créer l’image qui les absorbe. Car la commune mesure de la vérité des scieurs de planches et de la vérité des forgeurs de clous, c’est le navire. », rappelle le chef à son fils dans Citadelle, d’Antoine de Saint- Exupéry, en écho à l’expérience vitale de Viktor Frankl.

Transformer le regard sur le bien-être au travail

Il semblerait que l’étymologie de travail, instrument de torture « tripalium », n’ai pas perdu sa vigueur d’évocation. Travail et bien-être ne font toujours pas bon ménage. Seulement, les chiffres le montrent : le poids économique du mal-être en entreprise commence à inciter les dirigeants à parier sur le management positif.

Dans l’Ethique à Nicomaque, Aristote démontre d’une part que « tous les (hommes) sont dans la même nécessité d’être en relation avec autrui », et d’autre part que porter un regard positif et bienveillant sur son entourage sera bénéfique à tous, et en tout premier lieu à celui qui le pratique.

Si cela ne suffisait pas, les recherches en neurosciences corroborent des humanistes : R.J. Davidson et B. S. Schuyler, dans leur étude « neurosciences du bonheur », démontrent que, à travers la plasticité du cerveau, l’application des quatre attitudes suivantes apporte un plaisir profond aux participants :

  • Poser des actes empathiques, développer l’altruisme et la générosité,
  • Faire durer les émotions positives ou « savourer »,
  • Pratiquer des stratégies de régulation émotionnelle, et
  • Utiliser des outils tels que la pleine conscience, la méthode Vittoz et l’attention à l’émotion pour réduire le vagabondage de l’esprit,

L’entrainement réguliers de ces pratiques favorisent la résilience, réduisent le sentiment d’impuissance, et augmentent manifestement le sentiment de bonheur et de bien-être.

S’engager à entrer dans la voie du management positif

Ayant conscience que le management positif nécessite une approche moyen terme, le manager discernera : pourquoi et pour quoi s’engager dans cette voie ? Pour qui, avec qui ? Comment s’y prendre ? en lien avec ses trois centres tête, cœur, corps actif, afin de répondre aux questions du Docteur Vittoz :

  1. Est-ce que je le veux ?
  2. Est-ce que je le peux ?
  3. Est-ce que je le veux vraiment ?

Comme nous le confie dans son interview, Catherine Mechkour di-Maria, Secrétaire générale du réseau national des Ressourceries : « Manager, c’est avoir le courage du combat intérieur ».

Grandir accompagne les décideurs, managers, cadres et chefs d’entreprise dans cette voie depuis plus de 25 ans. Un des outils puissants qui appuie cette démarche est l’outil Solidités® proposé à travers nos ateliers ou intégrés dans les cycles Trajectoire dès la rentrée. Pour en savoir plus sur nous accompagnements veuillez nous contacter.

Sources pour aller plus loin :

https://id.erudit.org/iderudit/1040069ar

https://prepasaintsernin.files.wordpress.com/2017/09/aristote-ethique-nicomaque.pdf

Citadelle, Ed. 1958, p.465, Antoine de Saint-Exupéry

Blanche Berthon