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Un projet en prêt-à-saisir (… les opportunités)

DG est passée par un parcours Tremplin. Elle y avait présenté un projet bien ficelé qui avait reçu les encouragements du groupe. Quelques mois plus tard, elle a renoncé temporairement à celui-ci. Que reste-t-il de ce travail ? et comment envisage-t-elle les scénarii d’avenir ?

Marc-Antoine : Lorsque tu as démarré le parcours, tu avais déjà une idée en tête : où en étais-tu ?

DG : Je savais que je voulais monter une activité en franchise. Mais j’étais éparpillée. Je ne me fixais sur aucune idée, aucun type d’activités, je papillonnais et je n’avançais pas.

Marc-Antoine : que t’ont apporté la démarche et le Groupe Tremplin ?

DG : Grâce aux étapes du parcours, j’ai identifié ce qui était important pour moi. Je me suis alors orientée vers les services où la personne est au cœur de l’activité. J’ai aussi été rassurée sur mes compétences : j’avais les savoir-faire utiles pour ce type de projet. En parallèle, je me suis formée à la création d’entreprise. En effet, les échanges avec le groupe m’ont plus particulièrement permis de sentir les compétences sur lesquelles je peux m’appuyer et ainsi celles que j’avais à travailler encore ou qu’il fallait que je pallie par d’autres moyens. En effet, j’ai compris que plutôt que forcer ma nature, je devrai recruter dans mon équipe des personnes qui compenseraient cette carence.

Marc-Antoine : quand es-tu passée à l’action ?

DG : cela a été naturel dès que j’ai eu les idées claires. J’ai trouvé un réseau de franchise qui m’intéressait. J’ai déployé Business Plan et recherche d’un local commercial (une priorité dans cette activité).

Marc-Antoine : Comment as-tu trouvé ce réseau de franchise ?

DG : J’ai d’abord exploré systématiquement les offres existantes en France dans le domaine des services à la personne et autres activités connexes. Je me suis rendu compte qu’en Île-de-France, les perspectives étaient bouchées car les réseaux bien connus ont déjà un maillage géographique très dense. J’ai alors repris contact avec un ancien collègue belge qui s’était lancé en franchise avec un réseau inconnu en France mais qui marche très bien en Europe et dont l’équipe européenne est basée au UK. Je suis allée les rencontrer. J’ai également cherché d’autres réseaux qui proposaient le même type d’activités de services en France et j’en ai trouvé un. J’ai alors échangé avec les 2 réseaux, comparé leur approche et le support qu’ils pouvaient offrir et choisi de travailler avec celui qui présentait le programme de soutien le mieux structuré.

Marc-Antoine : Comment as-tu pris ces décisions et a-t-il été facile de passer à l’acte ?

DG : Le groupe Tremplin m’a permis de passer de la réflexion à l’action. J’étais aussi soutenue par France Active Métropole, les 2 ont été très complémentaires. Je fais d’ailleurs partie d’un club de femmes entrepreneurs : cela aide à vivre les coups durs et sert à échanger sur toutes les difficultés rencontrées dans son projet et aussi sur les avancées.
Donc, j’ai construit et déployé mon plan. Je m’étais donné un agenda avec une date butoir pour trouver un local commercial. À cette date, je n’avais toujours pas trouvé. J’avais plusieurs pistes mais mon activité innovante est toujours passée aux yeux des bailleurs comme moins connue donc moins rassurante. Je cherchais aussi un format de local assez rare en Région Parisienne. Un autre facteur m’a incité à mettre le projet en stand-by : depuis l’été 2022, les financements pour des créations de sociétés, surtout par des primo-créateurs, sont devenus très difficiles à obtenir.

Marc-Antoine : Tu as alors décidé de suspendre ton projet. Avec quelle perspective ?

DG : Vraiment, dans mon esprit, j’ai mis mon projet « au congélateur et non à la poubelle ». Je me suis donc remise en quête d’un poste dans mon métier en CDI ou en management de Transition. Je reconnais d’ailleurs que cette perspective me rend sereine. En effet, la solitude de la créatrice me pesait et retrouver la dimension collective me réjouit.

Marc-Antoine : Qu’as-tu appris d’autre avec cette tentative de création ?

DG : J’ai surtout appris à me faire confiance, à accepter mes intuitions, à compter sur ma sensibilité à l’environnement. Si j’envisage donc un jour de relancer ce projet parce que les temps seront meilleurs, j’y reviendrai probablement en m’associant avec quelqu’un de complémentaire. Actuellement, c’est une activité encore peu implantée en France alors qu’elle fonctionne bien dans plusieurs capitales européennes. J’ai bien travaillé le sujet et je me sens prête, je pense donc que je saurai rester en éveil et saisir l’opportunité si elle se présente.

Propos recueillis par Marc-Antoine de Bagneaux